Un rapport de l’ONUSIDA : les droits de l’homme, clef pour mettre fin à la pandémie de sida

GENÈVE, 26 novembre 2024 — Alors que la Journée mondiale de lutte contre le sida approche (1er décembre), l’ONUSIDA publie un rapport soulignant que le respect des droits de l’homme est indispensable pour éradiquer le sida en tant que menace pour la santé publique d’ici à 2030. Intitulé Suivons le chemin des droits pour mettre fin au sida, ce document appelle à une action décisive des dirigeants pour protéger les droits de toutes les personnes touchées par le VIH.

“Malgré les progrès réalisés, les violations des droits de l’homme continuent de freiner la lutte contre le sida”, affirme Winnie Byanyima, directrice exécutive de l’ONUSIDA. “Lorsque les filles sont privées d’éducation, que la violence sexiste reste impunie, que des individus sont arrêtés pour leur identité ou leur orientation sexuelle, ou encore que l’accès aux soins est compromis par des discriminations, il devient impossible de fournir les services essentiels pour sauver des vies et stopper la pandémie. Protéger la santé de tous exige de protéger les droits de chacun.”

Des statistiques alarmantes

Sur les 39,9 millions de personnes vivant avec le VIH, 9,3 millions n’ont toujours pas accès à un traitement vital. En 2023, 630 000 décès liés au sida ont été enregistrés, tandis que 1,3 million de nouvelles infections ont été recensées. Pire, dans au moins 28 pays, le nombre de nouvelles infections est en hausse.

La criminalisation et la stigmatisation des populations marginalisées restent des obstacles majeurs. En 2023, 63 pays criminalisaient encore les relations entre personnes de même sexe, un facteur aggravant pour la propagation du virus. La prévalence du VIH est cinq fois plus élevée parmi les hommes ayant des relations homosexuelles dans ces pays comparé à ceux qui ne les criminalisent pas.

Des lois punitives qui isolent

“Les lois et politiques discriminatoires éloignent les personnes vulnérables des services préventifs, de test et de traitement du VIH”, explique Axel Bautista, responsable à MPact Global Action for Gay Men’s Health & Rights. “Plutôt que de stigmatiser, les gouvernements doivent s’engager à protéger les droits humains.”

La déclaration politique de 2021 sur le VIH et le sida avait fixé un objectif clair : réduire à moins de 10 % la proportion de pays disposant de lois restrictives d’ici à 2025. Cependant, les progrès sont insuffisants, compromettant les efforts mondiaux.

Une vision commune pour 2030

L’ONUSIDA travaille en partenariat avec 11 institutions des Nations Unies, des gouvernements et des acteurs de la société civile pour atteindre trois objectifs : éliminer les nouvelles infections au VIH, mettre fin à la discrimination et à tous les décès liés au sida. Cet engagement s’inscrit dans les Objectifs de développement durable (ODD), avec l’ambition de mettre fin à la pandémie de sida d’ici à 2030.

Le rapport de l’ONUSIDA adresse un message clair : la lutte contre le sida ne peut réussir sans une approche fondée sur les droits de l’homme. Protéger les droits des populations les plus vulnérables, c’est ouvrir la voie à un avenir sans sida.