L’Autorité de l’Aviation Civile de Madagascar (ACM) a réagi officiellement face aux accusations faisant état d’une implication présumée de Madagascar dans une opération de transfert d’aéronefs vers l’Iran, pays actuellement sous embargo international. Dans un communiqué publié le 25 juillet, l’ACM apporte des précisions et affirme sa totale collaboration avec les autorités internationales.
Selon l’ACM, la société UDAAN Aviation avait obtenu un Certificat d’Immatriculation Provisoire (CIP) valable jusqu’au 17 avril 2025, dans le cadre d’un projet de transfert de cinq avions pour maintenance au Kenya. Cette autorisation temporaire ne devait servir qu’au convoyage des appareils vers un site agréé.
Toutefois, l’autorité malgache a découvert que la société concernée avait modifié le document sans autorisation, prolongeant illégalement sa validité jusqu’au 12 juillet 2025. Ces documents falsifiés auraient été utilisés à l’étranger, notamment auprès de l’Autorité de l’Aviation Civile du Cambodge.
Alertée le 20 juin 2025 par cette dernière, l’ACM a immédiatement procédé à une vérification de l’authenticité des documents concernant trois des cinq aéronefs. Le 23 juin, l’ACM a confirmé que les documents avaient été falsifiés et que leur validité avait expiré depuis deux mois.
Face à ces irrégularités, l’ACM a annoncé avoir :
Déposé une plainte auprès de la justice malgache pour faux et usage de faux ;
Ouvert une collaboration active avec les autorités étrangères afin d’identifier les véritables propriétaires de la société UDAAN Aviation et de faire la lumière sur les responsabilités impliquées.
L’ACM rappelle que la délivrance d’un certificat d’immatriculation (notamment avec le préfixe “5R” propre à Madagascar) ne peut être considérée comme officielle qu’après l’émission d’un certificat définitif. La simple réservation ou délivrance d’un certificat provisoire ne vaut pas immatriculation au sens légal.
Dans le cas présent, UDAAN Aviation avait sollicité l’importation des cinq Boeing radiés de leurs anciens registres, réservé des immatriculations malgaches, et organisé une inspection par des agents de l’ACM en Chine. La société avait bien reçu un Certificat de Navigabilité Provisoire et un Certificat d’Immatriculation Provisoire, mais uniquement pour un vol de convoyage vers le Kenya.
L’ACM réaffirme son engagement en faveur du respect du droit international, notamment les embargos et résolutions des Nations Unies, et condamne fermement toute tentative de fraude impliquant le registre malgache.
Elle assure également coopérer pleinement avec les États membres de l’OACI (Organisation de l’Aviation Civile Internationale), conformément aux dispositions de la Convention de Chicago.