
Il ne reste plus que 28% des travaux à faire pour le projet d’extension du port de Toamasina. Le nouveau terre-plein Hastie est déjà opérationnel avec une capacité de 4500 conteneurs.
Le port de Toamasina est en plein métamorphose. Dès l’entrée, les va-et-vient des engins et des divers équipements de chantiers fait sentir un certain engouement comme si un évènement majeur se prépare. L’aménagement a également changé avec des larges routes qui sillonnent les différents sites, facilitant le déplacement des gros camions et des porte-conteneurs qui animent la vie portuaire. Et au centre du décor, le nouveau terre-plein Hastie avec ses dix hectares de superficie domine le paysage tandis que des ouvriers s’affairent à réguler la circulation, à couler du béton ou à déplacer un objet lourd.
Au loin, la nouvelle route de contournement ou voie rapide, long de près de 9,5 kilomètres, est déjà visible. Elle reliera directement la Route nationale 2 jusqu’à la porte du port, désengorgeant ainsi le centre-ville, notamment le boulevard d’Ivondro, célèbre pour ses embouteilles monstres. Constat : le chantier de l’extension bouge, vit et continue sur son rythme, loin des tumultes de la vie socio-politique du pays.
« Les travaux continuent et suivent leur cadence normale selon le calendrier prévu. Et leurs impacts dans la fluidité des opérations et le désengorgement du port sont déjà palpables », explique-t-on du côté de la Société du port à gestion Autonome de Toamasina (SPAT).
Car la SPAT ainsi que le consortium PENTA Océan et de DAHIO Corporation qui assure la réalisation des travaux ont un calendrier à respecter. D’ici mars 2026, par exemple, une partie du nouveau quai à conteneurs C4 devra être opérationnel. Il aura une longueur de 333 mètres avec une profondeur d’eau de 16 mètres. Des portiques modernes Ship-to-Shore (STS), capables de charger et de décharger des navires avec des rangées de 23 conteneurs (EVP) y seront installés pour remplacer les grues mobiles utilisées actuellement qui peuvent opérer seulement avec 18 rangées.
« Avec le quai C4, le port pourra désormais accueillir des navires de 14000 EVP contre seulement 3000 EVP aujourd’hui », précise-t-on du côté de la SPAT.
Mais, même si les travaux sont achevés à 72%, leurs impacts se font déjà sentir au niveau de la performance du port. Depuis 2018, date du début du chantier, jusqu’en 2024, les cadences de chargement et de déchargement ont connu une hausse de 40%. L’espace de stockage supplémentaire a permis de fluidifier les opérations et d’améliorer ainsi directement la performance jusqu’au quai. Le terre-plein Hastie peut accueillir simultanément 4 500 EVP et est équipé de RTG, capables de stocker des conteneurs jusqu’à six rangées et cinq hauteurs.
Pour rappel, le projet d’extension du Port de Toamasina comprend cinq composantes majeures : le prolongement du brise-lames de 345 m, la construction du quai à conteneurs C4 d’une longueur de 470 m de longueur et 16 m de profondeur, la mise en place de 5 jetées le long du littoral, l’aménagement d’un terre-plein de 10 ha, et l’approfondissement des anciens quais à 14 m pour les quais C1 et C2 et à 16 m pour le quai C3.
En perspective, cette dynamique prépare également le port à accueillir un rendez-vous maritime d’envergure : le “Maritime Week” prévu en 2027, symbole d’un nouveau chapitre dans l’histoire portuaire de Toamasina.