Pertes liées aux livraisons directes : les gérants de stations-service haussent le ton

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Depuis la grève des transporteurs de carburant, les stations-service dénoncent une situation de plus en plus intenable. En l’absence de transporteurs indépendants, les compagnies pétrolières ont imposé une livraison directe depuis Toamasina. Une solution temporaire qui cause des pertes importantes aux gérants.

« À chaque citerne, on perd de l’argent. Et personne ne nous compense correctement », déplore un gérant à Antananarivo.

Une perte à chaque livraison

Le problème principal concerne la quantité de carburant réellement livrée sur site. Les citernes arrivent souvent incomplètes. À cela s’ajoute l’évaporation naturelle durant le trajet. Or, les compagnies pétrolières ne remboursent qu’un taux standard de 0,3 %, jugé largement insuffisant.

Exemples concrets :

 Livraison de 8000 litres de gasoil (GO) : perte réelle de 130 litres, dont seulement 24 litres remboursés.

 Livraison de 6000 litres d’essence (SP) : perte réelle de 100 litres, dont 18 litres remboursés.

Détail des pertes financières

Produit : Gasoil (GO)

Quantité livrée : 8000 L

Perte réelle : 130 L

Perte remboursée : 24 L

Perte à la charge du gérant : 106 L

Prix unitaire : 5320 Ar

Montant perdu : 563920 Ar

Produit : Essence (SP)

Quantité livrée : 6000 L

Perte réelle : 100 L

Perte remboursée : 18 L

Perte à la charge du gérant : 82 L

Prix unitaire : 4900 Ar

Montant perdu : 401800 Ar

Total des pertes à la charge du gérant : 965720 Ar

 Une marge qui ne couvre plus les pertes

La marge actuelle est de 65 Ariary par litre, ce qui génère :

* Pour 8000 litres de GO : 520000 Ar

* Pour 6000 litres de SP : 390000 Ar

* Total des marges : 910000 Ar

Avec une perte globale de 965720 Ar, le gérant se retrouve avec un déficit de 55720 Ar à chaque livraison directe.

Appel à une révision urgente

Face à cette situation, les gérants de stations-service réclament une révision du taux de remboursement des pertes réelles, et un retour au système de transport habituel dès que possible.

« Nous ne cherchons pas à gagner plus, mais à ne pas vendre à perte », conclut un gérant.

Les compagnies pétrolières concernées n’ont pas encore réagi officiellement.