Madagascar veut devenir le grenier de l’Indianocéanie et miser sur la transition énergétique

Prm

Antananarivo, 5e Sommet de la COI – Le Président de la République de Madagascar, Andry Rajoelina, a affirmé avec conviction la volonté de son pays d’atteindre l’autosuffisance alimentaire et de devenir le grenier de l’océan Indien et de l’Afrique. À travers une déclaration forte lors du sommet de la COI, il a également annoncé une accélération significative de la transition énergétique nationale.

C’est dans une atmosphère empreinte de solennité que le chef de l’État malgache a accueilli ses homologues à Antananarivo pour le 5e sommet de la COI. Il a souligné l’importance de ce rassemblement comme un tournant historique pour renforcer la coopération régionale et bâtir un avenir commun plus résilient et solidaire.

L’autosuffisance alimentaire comme priorité stratégique

« Un bon président est celui qui sait nourrir sa population », a déclaré Andry Rajoelina, en évoquant la nécessité impérieuse pour les pays insulaires de la région de produire localement pour assurer leur sécurité alimentaire. Il a présenté les vastes terres arables de Madagascar – 36 millions d’hectares – comme un atout majeur pour transformer le pays en moteur agricole de l’océan Indien.

Madagascar, déjà 3e producteur de riz en Afrique, prévoit d’augmenter les rendements à l’hectare grâce à la mécanisation, à l’utilisation de semences améliorées, et à une politique volontariste d’accompagnement des agriculteurs via le programme « Titre Vert ». « Notre ambition est claire : faire de la Grande Île le grenier de l’Indianocéanie et de l’Afrique », a martelé le Président.

Une transition énergétique pour un développement durable

Face à la dépendance aux énergies fossiles et au coût élevé de l’électricité, le Président malgache a annoncé un plan ambitieux pour basculer vers les énergies renouvelables. À court terme, 50 MW de parcs solaires, dont 20 MW pour la capitale, seront installés. L’objectif global est d’atteindre 1 000 MW d’ici peu, dont 300 MW financés par l’État et 500 MW en partenariat avec le secteur privé.

« Ce virage énergétique est vital pour réduire la facture énergétique de l’État et consacrer davantage de ressources au développement », a-t-il précisé, rappelant que la subvention annuelle à la JIRAMA atteignait jusqu’à 250 millions d’euros.

Une vision régionale de solidarité et de croissance partagée

Andry Rajoelina a également insisté sur la nécessité d’une solidarité régionale renforcée, notamment dans la lutte contre la pêche illicite, la protection des zones économiques exclusives et la réponse commune aux effets du changement climatique.

Le tourisme durable, la libre circulation des biens et des personnes, et la coopération économique figurent aussi parmi les priorités. « L’intégration régionale est notre réponse collective aux défis mondiaux », a souligné le Président.

En conclusion, le Président malgache a lancé un appel vibrant à l’unité et à l’action : « Ensemble, ouvrons la voie vers une Indianocéanie plus forte, plus souveraine et solidaire. Faisons de la COI un modèle de réussite régionale. »