Élections et stabilité : la COI et ses partenaires lancent une formation de 133 acteurs électoraux à Madagascar

COI

La gouvernance électorale, la paix et la stabilité sont étroitement liées. C’est dans cette perspective qu’a été lancée, hier à l’École Nationale d’Administration de Madagascar (ENAM) Androhibe, une formation ambitieuse destinée à professionnaliser les acteurs électoraux de la région. L’initiative est portée conjointement par la Commission de l’océan Indien (COI), la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), le Réseau électoral de l’océan Indien (REOI), l’ENAM, avec le soutien de l’ambassade de France.

Au total, 133 participants issus de la société civile, des médias, des partis politiques et des institutions régionales suivront ce programme qui s’étendra jusqu’en 2026. L’objectif est clair : renforcer la transparence, la crédibilité et la professionnalisation dans la gestion des processus électoraux à Madagascar et dans l’océan Indien.

Un rôle accru pour la COI

Le secrétaire général de la COI, Edgard Razafindravahy, a rappelé lors de la cérémonie d’ouverture que l’avenir démocratique de la région repose sur la qualité et l’intégrité des acteurs électoraux. « L’intégrité, la transparence et le sens du devoir figurent parmi les qualités clés que devront incarner ces acteurs afin de prévenir et résoudre les conflits liés aux scrutins », a-t-il déclaré.

Forte de son expérience durant les crises politiques de 2008-2009 à Madagascar, la COI entend ainsi renforcer son rôle dans l’arbitrage des conflits électoraux et se positionner comme garant de la stabilité régionale.

Une formation structurée et progressive

Le programme proposé comporte quatre modules : cadre légal des élections, rôle des organes de gestion, observation électorale, inclusivité et nouvelles technologies. À partir de 2026, d’autres thématiques viendront compléter la formation, notamment les opérations électorales, le rôle des médias et la sensibilisation civique.

Selon Edgard Razafindravahy, cette initiative s’inscrit dans une vision à long terme : « Nous voulons une région où les élections deviennent un facteur de stabilité, et où la culture démocratique s’enracine ».

 Vers une école régionale d’administration électorale

Cette formation pourrait déboucher sur la création d’une école régionale d’administration électorale, une première en Afrique subsaharienne. Un projet d’importance stratégique, selon Arsène Dama Andrianarisedo, président de la CENI, qui verrait dans cet établissement un levier pour consolider durablement les compétences des acteurs électoraux.

Un engagement multilatéral pour la démocratie

La cérémonie d’ouverture a réuni plusieurs personnalités de haut rang : le secrétaire général de la COI, l’ambassadeur de France, le président de la CENI, le directeur général de l’ENAM, ainsi que le vice-président de l’Assemblée nationale, Augustin Andriamananoro, représentant le président de l’institution.