
C’est une question qu’on nous pose parfois. Et qu’on imagine que beaucoup se la posent en silence. La vérité ? On se la pose aussi. Surtout maintenant que nous sommes ici, au camp de base, face à cette montagne colossale.
Honnêtement, on ne sait pas.
Ce que l’on sait, c’est que nous nous sommes préparés avec rigueur, entourés d’une équipe exceptionnelle, et que nous allons donner tout ce que nous avons. Parce que ce projet est plus grand que nous : il est pour notre famille, pour nos proches, et pour Madagascar.
Mais on sait aussi que Zouzar partait de loin physiquement. Que Raïs se remet encore d’une blessure. Et que l’Everest, même quand on est prêt, reste une montagne imprévisible. La météo, le froid extrême, les avalanches, les chutes de pierre, la réaction du corps à l’altitude… rien n’est jamais garanti.

Près de 300 personnes ont déjà perdu la vie en tentant cette ascension. Alors on reste humbles, lucides, mais déterminés.
On se prépare à tous les scénarios :
– Celui dont on rêve, où l’on atteint tous les trois le sommet.
– Celui où l’un ou plusieurs d’entre nous doivent renoncer.
– Celui où aucun de nous n’y parvient.
Mais dans tous ces scénarios, cette aventure est déjà une réussite.
Ce que nous avons accompli, tout ce que cela nous a appris, tout ce que nous avons partagé en famille, ça, c’est acquis.
Et tout le soutien que nous recevons — de nos proches, de cette communauté incroyable qui grandit chaque jour, et même d’inconnus qui nous écrivent — rien de tout cela ne disparaîtra, peu importe l’issue.
Alors pour toutes ces raisons, on affronte ce défi avec espoir et sérénité.
Et si le destin n’est pas avec nous cette année…
L’Everest sera toujours là l’année prochaine.
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« Will you make it? »
It’s a question we get asked sometimes. And one we imagine many people ask themselves in silence.
The truth? We ask ourselves the same thing — especially now that we’re here, at base camp, standing before this colossal mountain.
Honestly, we don’t know.
What we do know is that we’ve prepared rigorously, surrounded ourselves with an exceptional team, and that we’re ready to give it everything we’ve got. Because this project is bigger than us: it’s for our family, our loved ones, and for Madagascar.
But we also know that Zouzar started from far behind, physically. That Raïs is still recovering from an injury. And that Everest, even when you’re ready, remains an unpredictable mountain. The weather, the extreme cold, avalanches, rockfalls, how the body reacts to the altitude… nothing is ever guaranteed.
Nearly 300 people have lost their lives attempting this climb. So we remain humble, clear-headed, but determined.
We’re preparing for all scenarios: – The one we dream of, where all three of us reach the summit.
– The one where one or more of us must turn back.
– The one where none of us make it.
But in every one of these scenarios, this adventure is already a success.
What we’ve accomplished, all that it has taught us, everything we’ve shared as a family — that’s ours to keep.
And all the support we’ve received — from loved ones, from this incredible community that’s growing every day, even from strangers writing to us — none of that will disappear, no matter the outcome.
So for all these reasons, we face this challenge with hope and serenity.
And if destiny isn’t with us this year…
Everest will still be there next year.