đŸ”· Conseil des droits de l’Homme / GENÈVE : Madagascar rejette l’avortement lĂ©gal et la reconnaissance du mariage gay

GenĂšve

Position ferme de Madagascar sur les questions sociĂ©tales sensibles. Lors de la 59ᔉ session du Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies Ă  GenĂšve, le gouvernement malgache a officiellement refusĂ© de reconnaĂźtre le mariage entre personnes de mĂȘme sexe et de dĂ©pĂ©naliser l’avortement.

La dĂ©lĂ©gation malgache, conduite par le ministre de la Justice Benjamin Alexis Rakotomandimby, s’est exprimĂ©e Ă  l’occasion de l’adoption du document final de l’Examen PĂ©riodique Universel (EPU) de Madagascar.

✅ Forte participation, mais des lignes claires

Sur les 235 recommandations adressĂ©es par les États membres, Madagascar en a acceptĂ© 204, soit un taux d’adhĂ©sion de prĂšs de 86 %. Un chiffre saluĂ© par le ministre comme la preuve de « la bonne volontĂ© de l’État Ă  faire progresser les droits de l’Homme dans le respect de sa rĂ©alitĂ© nationale ».

Les recommandations retenues couvrent des domaines variés :

égalité des sexes,

protection des journalistes et défenseurs des droits,

accĂšs Ă  l’éducation gratuite,

lutte contre les violences basées sur le genre,

meilleure inclusion des personnes handicapées,

réforme de la loi pénale,

et amélioration de la condition des réfugiés.

❌ Pas de reconnaissance du mariage homosexuel à Madagascar

En revanche, dix recommandations ont été rejetées, dont celles relatives à :

la reconnaissance légale du mariage homosexuel,

et la dĂ©pĂ©nalisation de l’avortement.

Le ministre a justifiĂ© ce refus par l’incompatibilitĂ© de ces mesures avec les lois en vigueur, les traditions culturelles et les valeurs morales malgaches. « À ce jour, les us et coutumes ne permettent pas la reconnaissance du mariage entre personnes de mĂȘme sexe, et il n’y a pas non plus de consensus au sein de l’opinion publique pour envisager une telle Ă©volution », a-t-il dĂ©clarĂ©.

Quant Ă  l’interruption volontaire de grossesse, il a rappelĂ© qu’elle reste une infraction pĂ©nale, selon le Code pĂ©nal malgache.

🔄 Des avancĂ©es dans d’autres domaines

Depuis le dernier examen en janvier, plusieurs réformes ont été engagées :

Stratégie nationale de lutte contre la corruption 2025-2030,

nouvelles lois sur la migration irrĂ©guliĂšre, le foncier et la protection des personnes atteintes d’albinisme,

renouvellement de la Commission nationale des droits de l’Homme,

amélioration des conditions carcérales,

et projet de six nouveaux tribunaux de premiùre instance à l’horizon 2025.

📜 Document validĂ© par consensus

Le document final de l’EPU a Ă©tĂ© adoptĂ© Ă  l’unanimitĂ© des États membres. Le ministre Rakotomandimby a rĂ©affirmĂ© l’importance du mĂ©canisme EPU comme outil de dialogue, de transparence et de progrĂšs collectif en matiĂšre de droits de l’Homme.