Position ferme de Madagascar sur les questions sociĂ©tales sensibles. Lors de la 59á” session du Conseil des droits de lâHomme des Nations Unies Ă GenĂšve, le gouvernement malgache a officiellement refusĂ© de reconnaĂźtre le mariage entre personnes de mĂȘme sexe et de dĂ©pĂ©naliser lâavortement.
La dĂ©lĂ©gation malgache, conduite par le ministre de la Justice Benjamin Alexis Rakotomandimby, sâest exprimĂ©e Ă lâoccasion de lâadoption du document final de lâExamen PĂ©riodique Universel (EPU) de Madagascar.
â Forte participation, mais des lignes claires
Sur les 235 recommandations adressĂ©es par les Ătats membres, Madagascar en a acceptĂ© 204, soit un taux dâadhĂ©sion de prĂšs de 86 %. Un chiffre saluĂ© par le ministre comme la preuve de « la bonne volontĂ© de lâĂtat Ă faire progresser les droits de lâHomme dans le respect de sa rĂ©alitĂ© nationale ».
Les recommandations retenues couvrent des domaines variés :
égalité des sexes,
protection des journalistes et défenseurs des droits,
accĂšs Ă lâĂ©ducation gratuite,
lutte contre les violences basées sur le genre,
meilleure inclusion des personnes handicapées,
réforme de la loi pénale,
et amélioration de la condition des réfugiés.
â Pas de reconnaissance du mariage homosexuel Ă Madagascar
En revanche, dix recommandations ont été rejetées, dont celles relatives à :
la reconnaissance légale du mariage homosexuel,
et la dĂ©pĂ©nalisation de lâavortement.
Le ministre a justifiĂ© ce refus par lâincompatibilitĂ© de ces mesures avec les lois en vigueur, les traditions culturelles et les valeurs morales malgaches. « Ă ce jour, les us et coutumes ne permettent pas la reconnaissance du mariage entre personnes de mĂȘme sexe, et il nây a pas non plus de consensus au sein de lâopinion publique pour envisager une telle Ă©volution », a-t-il dĂ©clarĂ©.
Quant Ă lâinterruption volontaire de grossesse, il a rappelĂ© quâelle reste une infraction pĂ©nale, selon le Code pĂ©nal malgache.
đ Des avancĂ©es dans dâautres domaines
Depuis le dernier examen en janvier, plusieurs réformes ont été engagées :
Stratégie nationale de lutte contre la corruption 2025-2030,
nouvelles lois sur la migration irrĂ©guliĂšre, le foncier et la protection des personnes atteintes dâalbinisme,
renouvellement de la Commission nationale des droits de lâHomme,
amélioration des conditions carcérales,
et projet de six nouveaux tribunaux de premiĂšre instance Ă lâhorizon 2025.
đ Document validĂ© par consensus
Le document final de lâEPU a Ă©tĂ© adoptĂ© Ă lâunanimitĂ© des Ătats membres. Le ministre Rakotomandimby a rĂ©affirmĂ© lâimportance du mĂ©canisme EPU comme outil de dialogue, de transparence et de progrĂšs collectif en matiĂšre de droits de lâHomme.