Biodev 2030 : Vers la mise en œuvre de l’accord de Kunming-Montréal à Madagascar

Antananarivo 5 juillet 2024- Madagascar, l’un des dix hotspots de la biodiversité dans le monde, a réaffirmé son engagement pour la protection de la biodiversité en décembre 2022 lors de la Conférence des Parties (COP15). Aux côtés de 195 autres pays, Madagascar a adopté le nouveau Cadre Mondial pour la Biodiversité de Kunming-Montréal, démontrant ainsi son ambition de stopper et de renverser le déclin de la biodiversité. Cet engagement historique implique l’intégration de la biodiversité dans tous les secteurs politiques et économiques, en particulier par l’adoption de pratiques productives durables qui préservent la nature.

C’est dans cette optique qu’a été lancée en 2020 la première phase du projet BIODEV2030 (BIO : biodiversité et DEV : développement durable). Cette initiative, fondée sur une dynamique de dialogue multipartite et scientifique, a mobilisé tous les acteurs de la société à Madagascar – États, secteur privé, organisations de la société civile et communautés locales – en collaboration étroite avec le Point Focal National (PFN) de la Convention sur la Diversité Biologique (CDB). Le projet visait à préparer, discuter et formaliser des engagements volontaires pour nourrir les contributions nationales.

Au terme de trois années, ce dialogue a permis d’identifier des trajectoires inversant l’érosion de la biodiversité et des pistes concrètes d’engagements volontaires des acteurs pour transformer les pratiques productives en faveur de la biodiversité. En s’appuyant sur ces résultats, la phase II de BIODEV2030 a pour objectif de renforcer la contribution de Madagascar à la mise en œuvre de l’accord de Kunming-Montréal. Cela se fera en favorisant l’adoption de pratiques productives conciliant biodiversité et développement, en choisissant la filière pêche crevettière, et en adressant six des 23 cibles établies à l’horizon 2030.Mahatante Tsimanaoraty Paubert, Ministre de la Pêche et de l’Économie Bleue, souligne l’importance de cette initiative pour la pêche crevettière : « Pour Madagascar, la valeur des actifs océaniques est estimée à 18.6 milliards de dollars.

Notre pays est riche, mais notre principal défi repose sur la gestion durable de ces ressources naturelles et leur impact sur les communautés. Les exportations de crevettes s’élevaient à 91 milliards d’Ariary en 2023, correspondant à environ 2800 tonnes de crevettes exportées. Toutefois, la pêche crevettière rencontre des difficultés en raison de l’augmentation des efforts de pêche. D’où la nécessité et la pertinence de ces dialogues et réflexions multi-acteurs. »À l’échelle nationale, cette deuxième phase accompagnera les autorités publiques dans l’identification des Instruments de Politiques Publiques Sectorielles (IPPS) et des pistes de réforme pour favoriser ce changement de pratiques.

Elle permettra également la co-construction de projets respectueux de la nature à l’échelle du territoire, afin de concilier développement et biodiversité, concrétisant ainsi la vision de la Convention sur la Diversité Biologique d’un « monde vivant en harmonie avec la nature ».L’Agence Française de Développement (AFD) a réaffirmé son appui financier à cette initiative et son soutien aux pays dans la mise en œuvre du cadre de Kunming-Montréal. Un représentant de l’AFD a déclaré : « L’un des principaux résultats est d’avoir réussi à créer ce dialogue inclusif avec de nombreux acteurs publics, ONG, scientifiques et sectoriels. Nous espérons que la phase II de BIODEV2030 générera des politiques sectorielles de verdissement et des projets rentables et finançables par les partenaires techniques et financiers.

»Moïse Rasamoelina, Secrétaire Général du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD), a souligné l’importance de ce projet : « Il est crucial de disposer d’initiatives moteurs de changement au niveau des communautés et de la biodiversité, alignées avec l’objectif du développement durable de concilier développement économique, biodiversité et communautés. » Nanie Ratsifandrihamanana, Directrice Pays de WWF Madagascar, a ajouté : « Pour être efficaces et transformatrices, les stratégies de développement durable doivent rendre visible et mesurer le rôle fondamental de la biodiversité et les conséquences de son déclin. Nous sommes confiants qu’ensemble, à travers ce projet, nous pourrons concrétiser l’ambition d’un secteur de la pêche crevettière florissant et durable. »Actuellement, les autorités gouvernementales, ONG, secteur privé, organisations de la société civile et communautés locales échangent sur le mécanisme et l’apport de cette initiative pour la mise en œuvre du Cadre Mondial pour la Biodiversité de Kunming-Montréal.

Cela vise à encourager l’implication et l’alignement de toutes les parties prenantes à la vision et aux objectifs des actions à mettre en œuvre, ainsi que leur engagement actif.

Mialy RAHARINOMBÀNA

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